« Le bruit altère le goût »

L'expérience

«Dans une expérience récente, Robin Dando et Kimberly Yan, deux chercheurs de l'Université Cornell ont demandé à des bénévoles de siroter une variété de solutions goûteuses. Les participants ont d'abord bu des solutions -amères, salées, acides, sucrées et salées/umami - dans un silence complet en évaluant l'intensité de la saveur. Les mêmes participants ont ensuite bu les mêmes solutions, tout en portant des écouteurs reproduisant un bruit de plus de 80 décibels, associés aux conditions de la cabine.
l'intensité de la solution sucrée a diminué dans cet environnement tandis que l'intensité de l'umami –une des cinq saveurs de base - a augmenté.…les deux récepteurs du sucré et de l'umami partagent un gène commun et stimulent des modèles semblables de l'activité du cerveau»  peopledaily

L’anatomie et le rôle de la corde du tympan expliqueraient ce phénomène.

«Il a été montré que des lésions de l’oreille moyenne dues à la chirurgie ou à une infection provoquent une importante dénaturation du goût, de même que les chirurgies du nez et de la gorge ou l’extraction de molaires … La corde du tympan (ou caisse du tympan) traverse la membrane tympanique  réalisant un contact physique avec des structures vibrant lors d’une stimulation audio… Dans une situation telle que celle rencontrée dans un avion, il est tout à fait possible que la stimulation mécanique directe de la corde du tympan ait un effet sur les propriétés électriques de ce nerf important pour le goût.» Robin Dando et Kimberly Yan

Questions Sÿndaô

L’expérience d’origine concernait les repas servis dans les avions dans lequel le fond sonore appelé "bruit blanc" se situe entre 80 et 85 décibels.

  • A ce niveau-là de décibels, ne devrait-on pas plutôt parler de pollution sonore ?
    L'appellation de "bruit blanc" ne parait-elle pas bien douce, légère et comme sans danger ??
  • Est-il exagéré de penser que ce phénomène ne se limite pas seulement aux transports aériens ? Sachant qu'actuellement des zones d'activité humaine, telles que les gares, les cours de récréations, les cantines, les grands axes de circulation, atteignent voire dépassent ces seuils ?
  • Si nous prenons nos repas dans ces environnements très bruyants,  notre goût est-il également altéré ?
  • Devrions nous mettre des atténuateurs de décibels pour manger un sandwich dans la rue ?
  • Que faire pour les jeunes oreilles qui sont encore plus sensibles et sont à l'âge de développer leur papilles gustatives ?
  • Après le bio à l'école, ne faudrait-il pas demander des séances de méditation plutôt que des cours de récréation trop bruyantes ?