Archives de catégorie : Information

Ondes et autres histoires ondulatoires

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Claude Monet, Nymphéas avec reflet de hautes herbes. Claude Monet

Viviane Lalande, Polytechnique Montréal

Nous publions ici un extrait de l’ouvrage « Le monde a des racines carrées » qui paraît ce jour aux Éditions de l’Homme.


L’entrechoc des trous noirs

Il y a des voisins dont on se passerait bien volontiers et d’autres que l’on cherche, au contraire, désespérément à joindre. À un point tel que l’on construit des machines extrêmement complexes pour détecter leur présence. Ces voisins ne sont pas humains, ils se trouvent à des milliards d’années-lumière de nous et ils détiennent des informations primordiales sur l’origine de notre univers. De quoi nous donner envie de les écouter avec une extrême attention…

Rainer Weiss, Barry C. Barish et Kip S. Thorne sont les prix Nobel de physique 2017. Ces trois physiciens sont à l’origine de la mesure des ondes gravitationnelles dont la notion avait été théorisée il y a plus d’un siècle par l’illustre Albert Einstein. Tout comme les ondes sonores ou électromagnétiques, les ondes gravitationnelles sont des déplacements d’énergie, mais qui se font par le biais de déformations du milieu dans lequel baignent tous les astres : l’espace-temps.

Illustrons ce que sont ces ondes par un exemple simple. Lorsque nous nous asseyons sur un canapé, nous déformons le coussin qui nous supporte du fait de notre poids (certains moins que d’autres d’ailleurs). Que cela soit nous ou n’importe quel objet sur le canapé, chaque élément déforme le coussin de façon proportionnelle à sa masse. Par exemple, un téléphone induit une déformation quasi imperceptible (à moins que l’on parle d’un téléphone fixe des années 1930…). Elle est si faible que, si celui-ci se trouve à proximité de nous, il glissera vers notre fessier. Dans cette analogie, nous représentons une étoile ou un trou noir, le canapé représente l’espace-temps, sa déformation représente la gravité de notre fessier ou du téléphone et le téléphone correspond à n’importe quel autre objet céleste moins massif (tel qu’une planète, des débris, une petite étoile).

Maintenant, si, au lieu de nous asseoir, nous nous laissons tomber sur le canapé, cette fois-ci le téléphone sera propulsé dans les airs… alors même que nous ne l’avions pas touché en tombant. Le contact de notre fessier avec le canapé a été si vif qu’il a créé une onde qui s’est propagée dans le canapé et que le téléphone a ressentie. Les ondes gravitationnelles sont similaires à nos ondes de canapé, à la différence près qu’elles ne proviennent pas d’un fessier, mais d’un événement intense et soudain impliquant un ou plusieurs objets massifs célestes – par exemple une étoile qui implose, deux trous noirs qui entrent en collision… Les ondes qui en résultent voyagent dans l’espace-temps jusqu’à ce que nous en captions les ondulations sur Terre, comme le téléphone sur le canapé, à la différence près que ces ondes sont tellement lointaines qu’elles sont devenues à peine perceptibles sur notre planète !

Interférences

Pour mesurer de telles oscillations, des appareils immenses appelés interféromètres ont été installés dans les États de Washington et de Louisiane, aux États-Unis, mais aussi en Europe. Bien que les détections qu’ils permettent soient l’objet d’une collaboration internationale, nous nous focaliserons ici sur les détecteurs localisés en Amérique du Nord, les premiers à avoir détecté la toute première onde gravitationnelle.

Les interféromètres mesurent des interférences. Ces dernières peuvent se représenter par le fait de jeter deux cailloux à une certaine distance l’un de l’autre, chacun produira des vagues dont la forme changera au moment de leur rencontre : elles interféreront. En regardant simplement les interférences des ondes, on peut déduire les propriétés des ondes à l’origine de celles-ci. Les interféromètres utilisés pour les ondes gravitationnelles sont composés de deux lasers de 4 km de long, perpendiculaires, qui interfèrent optiquement entre eux. Sur une telle distance, si l’espace-temps est déformé, l’onde lumineuse du laser le sera aussi et on pourra voir un nouveau diagramme ­d’interférence dans l’appareil de mesure. « Voir » est un bien grand terme, car le déplacement qui a été observé est minuscule : de l’ordre d’un millième du diamètre d’un proton (10-18 m).

Toutes les mesures sont effectuées simultanément par les interféromètres de Washington et de Louisiane. En ayant deux appareils de mesure aussi éloignés l’un de l’autre, on s’assure que les vibrations mesurées proviennent bien d’une source extraterrestre et non d’un séisme local ou simplement de la circulation routière. Car les vibrations, ce n’est pas ce qui manque autour de nous. En permanence, les capteurs détectent les tremblements terriens (le passage d’un avion, des mouvements géologiques, etc.) et cosmiques. Tout se confond, les ondes se mélangent. Il y en a tellement que c’est une cacophonie ! Même si ces oscillations ne sont pas sonores, c’est ce que l’on appelle du bruit : des informations de vibration qui se confondent et qui, a priori, ne nous intéressent pas.

Un signal se distingue du bruit par son intensité, qui est beaucoup plus forte. La notion de rapport signal/bruit est cruciale. Quand, par exemple, vous êtes dans une foule avec un brouhaha ambiant et que, subitement, vous vous retournez parce que quelqu’un commence à parler au micro, c’est parce que le rapport signal/bruit vous a permis de détecter qu’il y avait un son beaucoup plus fort (et sans doute plus important) que le reste. Mais comme vos cris vains pour attirer de loin l’attention de quelqu’un dans une foule bruyante, les signaux à détecter se fondent parfois dans la cacophonie ambiante, ce qui complique la tâche des scientifiques pour les détecter.

Le 14 septembre 2015 à 4 h du matin, alors que les détecteurs étaient en phase finale de test, un signal beaucoup plus fort que les autres et d’une durée de 0,15 seconde est apparu sur les instruments de mesure. C’était le premier signal d’une onde gravitationnelle. Un signal d’onde pareil, visible à l’œil nu (ce qui est exceptionnel), correspondait forcément à un événement cosmique majeur.

Les ondes captées, gravitationnelles, sonores ou lumineuses, se définissent ainsi : la fréquence représente le nombre de fois que l’onde réalise un cycle complet en une seconde (son unité de mesure est le Hertz, noté Hz). La longueur d’onde représente la distance (en mètres) entre deux pics de l’onde et la période représente le temps qu’il faut à l’onde pour faire un cycle complet. L’amplitude représente à quel point l’onde est forte (son unité est le décibel pour le son, le mètre pour des vagues, le lux pour de la lumière, etc.). Enfin, la phase représente le point de départ de l’onde. Viviane Lalande, Author provided

À partir du signal détecté, on dispose de deux types d’information : la fréquence et l’amplitude des ondes. C’est tout. Avec si peu, il est impossible de deviner quel événement est à l’origine de l’émission de ces ondes. Il faut alors avoir recours à des modèles numériques. Par exemple, sachant comment se forme un trou noir, les physiciens simulent informatiquement, selon tous les scénarios imaginables, ce à quoi pourrait ressembler une onde gravitationnelle résultant de la formation d’un trou noir que l’on capterait sur Terre. Ils ont ainsi construit numériquement une bibliothèque de signaux d’ondes gravitationnelles qu’ils comparent avec les mesures qu’ils prennent. Quand cette comparaison est positive, ils savent que leur simulation est représentative de la réalité.

Ondulation de l’espace-temps

Après de longues analyses, les chercheurs ont découvert que cette ondulation de l’espace-temps résultait de la fusion, appelée coalescence, d’un trou noir de 29 masses solaires avec un autre de 36 masses solaires. Ce fut un choc dans le monde de l’astrophysique. Comme les physiciens n’avaient pas prévu l’existence d’aussi gros trous noirs, peu de simulations comparatives étaient disponibles. Ils ont donc dû enrichir leur bibliothèque d’ondes pour trouver quel avait été le scénario originel.

La fusion qui a été captée a donné lieu à un trou noir énorme de 62 masses solaires. Or, si l’on additionne les masses des deux trous noirs, 29 + 36, on obtient 65 et non 62. La conservation de la masse et de l’énergie (voir chapitre 8 du livre) s’applique également à des « objets » aussi étranges que les trous noirs. Les trois masses solaires manquantes ne peuvent pas avoir disparu : elles correspondent à l’énergie qui s’est dissipée sous forme d’ondes gravitationnelles pour parvenir sur Terre, 1,3 milliard d’années plus tard. Les ondes captées avaient des fréquences entre 30 et 500 Hz, ce qui correspond à des fréquences qui, une fois converties en ondes sonores, sont audibles pour nous, humains. Les chercheurs ont alors réalisé cette conversion : au lieu de faire osciller l’espace-temps, ils ont fait vibrer une membrane de haut-parleur à la même fréquence que les ondes détectées. Le tout peut s’écouter sur Internet, je vous le recommande. Ce que vous entendrez, c’est l’équivalent d’une vague de l’espace-temps qui a voyagé pendant 1,3 milliard d’années, à travers l’espace. Quand elles ont été émises, l’Homme n’existait pas encore…

Mais revenons aux ondes. Non seulement la détection elle-même était un événement scientifique majeur qui a soulevé de nouvelles questions, mais la nature de la détection constituait elle aussi une grande avancée dans la compréhension de la formation des trous noirs et de la composition de l’univers au moment de leur formation. Les trous noirs se forment à partir d’une très grosse étoile. Au cours de sa vie, l’étoile n’est pas inerte et elle produit des « vents ». Nos vents terrestres sont composés d’air et restent autour de notre planète. Mais les vents stellaires, eux, sont composés de matière provenant de l’étoile et s’échappent de celle-ci, comme si elle s’effritait avec le temps. Ainsi, à la fin de sa vie, quand elle se prépare à s’effondrer sur elle-même pour devenir un trou noir, elle aura beaucoup minci par rapport à ses origines et ne présentera plus qu’un certain pourcentage de sa masse originale.

Lorsque les physiciens lèvent les yeux au ciel et font des prédictions, ils se basent sur la composition de l’univers qu’ils connaissent, celle d’aujourd’hui : « Avec un univers tel que celui que nous connaissons, une étoile composée de tels éléments peut faire telle masse ; au bout de X années, elle se transformera en un trou noir qui aura une taille entre Y et Z. » Même si ce raisonnement est extrêmement simplifié, il illustre bien que la prédiction de la taille des trous noirs part de la connaissance des éléments qui composent actuellement notre univers.

Les trous noirs détectés le 14 septembre 2015 sont beaucoup trop gros par rapport aux prédictions qui avaient cours jusque-là. Cela veut donc dire que l’univers avait une composition très différente lors de leur formation, il y a 4 à 8 milliards d’années. Voilà une découverte qui a de quoi chambouler le monde de l’astrophysique !

Le monde a des racines carrées. Éditions de l’Homme, Author provided

Ondes fascinantes

Les ondes sont, pour moi, un des sujets les plus fascinants de la physique. Nous sommes bercés et émotionnellement touchés par la musique, cette collection de fréquences bien agencées. Nous nous réchauffons auprès d’un feu émetteur de précieuses ondes infrarouges, nous mangeons des plats réchauffés au micro-ondes et racontons à nos amis, via notre réseau d’ondes téléphoniques, comment nous avons joué dans les grandes ondes mécaniques que sont les vagues de la mer. Nous nous divertissons devant la télé (ou YouTube) et transmettons notre savoir de génération en génération en faisant osciller nos cordes vocales. Nous nous émerveillons devant les couleurs vives d’un champ de coquelicots et sommes rebutés par un choix vestimentaire douteux, lorsque les ondes du spectre visible ne sont pas assemblées à notre goût. Les médecins nous auscultent avec leur stéthoscope qui capte les vibrations du sang dans nos veines, ils nous font passer des examens médicaux avec des rayons X ou bien écoutent le futur bébé avec des ultrasons, alors que ce même bébé se rassure avec les battements du cœur et la voix de sa mère. Nous rentrons chez nous grâce au GPS qui nous guide depuis l’espace, lui-même scruté par les astrophysiciens à l’écoute des ondulations de l’espace-temps pour, simplement, comprendre l’origine de l’univers…

Viviane Lalande, Doctorante en génie mécanique à Polytechnique Montréal, animatrice de la chaîne de vulgarisation Scilabus , Polytechnique Montréal

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Cerveau, musique et jeux de lumière

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Aux Nuits Sonores, édition 2018.  Facebook / Brice Robert

Fabien Dworczak, Université Lumière Lyon 2

À un an d’élections européennes qui s’annoncent cruciales, la 8e édition du forum European Lab de Lyon a réuni 2 500 personnes et 130 intervenants en provenance de 25 pays sur le thème « Europe, l’utopie c’est maintenant ».

Associées à European Lab, les Nuits sonores, associant musique et jeux de lumière, ont        « musicalisé » ces débats.

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Les liens entre musique et cerveau

Étudier et comprendre les liens entre musique et cerveau pourrait permettre de saisir l’impact des expériences et des apprentissages sur le cerveau et également tenter d’expliquer quels sont les mécanismes qui permettent à la musique d’être thérapeutique ou pédagogique.

Les observations cliniques en neurologie ont suggéré, dès la fin du XIXe siècle, que notre cerveau présentait une réponse singulière à la musique, notamment au regard des capacités liées au langage.

C’est à la fin du XXe siècle, avec la révolution de l’imagerie cérébrale, que les études des effets de l’écoute et de la pratique musicale ont pris soudain une autre dimension.

On s’est alors demandé, entre autres, si l’apprentissage de la musique pouvait avoir des effets collatéraux sur d’autres fonctions cognitives, en particulier la mémoire ou le langage, ou bien encore les fonctions cognitives d’apprentissage scolaire.

Pour Hervé Platel :

« Écouter une œuvre musicale crée dans le cerveau une “symphonie neuronale” qui met en jeu les quatre lobes cérébraux, le cervelet ou encore l’hippocampe, surtout connu pour son rôle dans la mémoire. »

Il ajoute également :

« La musique serait donc bien une forme d’expression particulière de notre intelligence qui trouverait sa source dans le besoin de notre cerveau d’associer expériences sensorielles, motrices et émotionnelles, que ce soit pour une visée purement hédonique ou pour un objectif de création.

Et la musique serait, donc, assurément, un stimulant cognitif et cérébral. »_

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Mémoire de la lumière

Quant aux jeux de lumière, associés à la musique (électro dans le cadre des Nuits sonores), des chercheurs (Unité Inserm 846, Cellules Souches et Cerveau et Centre de Recherche du Cyclotron de l’Université de Liège, Belgique), ont montré qu’il existait une sorte de mémoire de la lumière (mémoire photique). Ce nouveau type de cellule sensible à la lumière dans l’œil (photorécepteur), appelé mélanopsine serait impliqué dans la transmission de l’information lumineuse vers de nombreux centres du cerveau dits « non-visuels », notamment l’horloge biologique. La mélanopsine présente in vivo des propriétés remarquables qui lui permettent, notamment, de maintenir une réponse constante face à une exposition lumineuse constante. On peut rappeler que la découverte chez l’homme, il y a 10 ans, de ce nouveau photopigment a été une surprise au sein de la communauté scientifique.

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Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), ces chercheurs ont pu observer les différentes régions du cerveau stimulées par la lumière lors de tests cognitifs. Ils ont pu reconnaître le rôle de la mélanopsine en fonction des réponses observées avec des sources différentes de lumière (orange, bleue ou verte).

Ces recherches ont pu montrer aussi que la lumière bleue est plus efficace pour stimuler l’activité cérébrale ; d’autres études, chez des personnes aveugles, ainsi que chez des personnes voyantes, pointent la mélanopsine comme médiateur principal des effets de la lumière sur l’activité cognitive cérébrale.

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Et les chercheurs de conclure que cette découverte plaiderait pour l’utilisation de systèmes lumineux qui optimiseraient les performances cognitives !

Les effets physiologiques de la musique ne se cantonneraient cependant pas à ce seul rôle de drogue douce mais peuvent avoir des répercussions réelles sur la plasticité anatomique et fonctionnelle du cerveau. Selon Fukui et Toyoshima (2008), la musique agirait au niveau cellulaire en favorisant la neurogénèse, la régénération et la réparation des neurones et circuits neuronaux via l’ajustement des sécrétions hormonales de type stéroïdes (comme le cortisol, la testostérone et l’œstrogène), qui sont par ailleurs reconnues comme jouant un rôle dans les processus de plasticité cérébrale.

The ConversationOn ne peut, donc, qu’inciter les apprenants de tous âges, les enfants d’âge scolaire en particulier, à participer à des chorales ou groupes musicaux pour développer leurs capacités cognitives… et si le « bleu » était là… !

Fabien Dworczak, PhD, chercheur associé neurosciences et éducation, Université Lumière Lyon 2
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Sommeil : clef dans la maladie mentale ?

Le sommeil pourrait-il être la clé dans le traitement de la maladie mentale ?

Nous commençons seulement à démystifier les fondements génétiques et biochimiques de la maladie mentale — un terme vague comprenant des états aussi divers que l’anxiété, la dépression, les troubles de l’humeur ainsi que les troubles psychotiques. Des millions de personnes souffrent de ces pathologies, aussi est-il devenu crucial d’améliorer diagnostic et traitement. Des travaux scientifiques de plus en plus nombreux nous indiquent que nous devrions orienter nos recherches vers une de nos fonctions des plus basiques : le sommeil.

Des études suggèrent qu’un sommeil perturbé, comme dans le cas d’une insomnie,
serait un indicateur d’épisodes de maladie mentale à venir et que traiter les troubles du sommeil pourrait aider à traiter la maladie. En dépit de quoi, les effets du sommeil sur la maladie mentale ont été largement ignorés jusqu’ici en clinique.
Mais comment le sommeil et la maladie mentale sont-ils liés dans le cerveau ?
Pour comprendre ceci, considérons d’abord la biologie du sommeil et les rythmes circadiens.

Rythmes circadiens et santé

Il y a eu plus d’un trillion d’aubes et de crépuscules, depuis que la vie a commencé il y quelque 3, 8 milliards d’années. La physiologie, le métabolisme et le comportement des organismes, nous inclus, sont alignés sur ce cycle journalier grâce à nos horloges internes : ce sont elles qui nous permettent de "savoir" l’heure qu’il est. Cette horloge garantit que les processus biologiques surviennent dans l’ordre adéquat. Pour que les cellules fonctionnent convenablement elles ont besoin des bons matériaux, au bon endroit, et, au bon moment.

Des milliers de gênes doivent être activés ou inhibés en ordre et de concert. Protéines, enzymes, graisses, hormones et autres composés doivent être absorbés, fragmentés, métabolisés et produits dans une fenêtre temporelle précise pour permettre d’importants processus comme la croissance, la reproduction, le métabolisme, et la réparation cellulaire. Ceci consomme de l'énergie et doit, pour un résultat optimal, être programmé à la milliseconde, seconde, minute et heure d’un jour de 24 heures.

Pourquoi dormons-nous et que se passe-il si nous ne le faisons pas ?

Les rythmes circadiens sont innés et programmés dans le génome de tout ce qui vit sur la planète. Chez nous humains, la physiologie s’organise autour du cycle quotidien de veille-sommeil. Dans la phase active, quand la dépense énergétique est élevée, et que nous consommons nourriture et eau, les organes doivent être prêts pour l’absorption, la métabolisation et l’assimilation des nutriments.

Durant le sommeil, bien que la dépense énergétique et que les processus digestifs diminuent, beaucoup d’activités essentielles ont lieu y compris la réparation cellulaire, l’élimination des toxines, la consolidation de la mémoire et le traitement de l’information par le cerveau.

Quand ce mécanisme est perturbé, comme cela survient avec le décalage horaire, le travail posté, et la maladie mentale la synchronisation interne du réseau circadien se voit détruite et notre capacité à faire la bonne chose au bon moment est très diminuée. Ceci peut avoir un impact majeur sur notre santé.

Un sommeil et un rythme circadien perturbés peuvent avoir un impact majeur sur l’émotion, la cognition et la santé physique

Quelques effets sont décrits ci-dessous . (Source de l'auteur - Russell FOSTER)

L'Émotion, ce qui augmente :

les variations d’humeur
les dépressions et psychose
l’irritabilité
l’impulsivité
la frustration
la prise de risque
l’usage d’excitants (e.g. caféine)
l’usage de stupéfiants
les processus de dissociation mentale

La Cognition, ce qui diminue :

la performance cognitive
l’aptitude multitâche
la mémoire
l’attention
la concentration
la communication
la prise de décision
la créativité
la productivité
les performances motrices

La Physiologie et santé, il y a risque augmenté de :

somnolence
micro-sommeils
endormissement involontaire
sensations de douleur et de froid
cancer
anomalies métaboliques
diabètes de type II
maladie cardiovasculaire
baisse d’immunité
fonctions endocriniennes altérées

La perturbation du sommeil dans la maladie mentale

La relation entre la maladie mentale, le sommeil et la perturbation du rythme circadien a été décrite pour la première fois à la fin du XIX ème siècle par le psychiatre allemand Emil Kraepelin. Aujourd’hui, on signale cette perturbation chez 80 % de patients présentant une schizophrénie. Elle est de plus en plus reconnue comme la caractéristique la plus commune de ce trouble.

En dépit de sa fréquence dans la maladie mentale, les troubles du sommeil ont été en grande partie ignorés, et écartés comme étant la conséquence soit de l’isolement social ou d’une absence d’emploi, soit d’une médication anti-psychotique. Cependant, notre équipe a étudié cette hypothèse et montré que la perturbation du sommeil et du rythme circadien chez les patients souffrant de schizophrénie persistent indépendamment de médication anti-psychotique et cela ne peut s’expliquer sur la base d’un isolement social ou d’un manque d’emploi. Ces résultats nous conduisent à suggérer que maladie mentale et perturbation du sommeil sont susceptibles de partager dans le cerveau des chemins communs et qui se chevauchent.

Le système sommeil-rythme circadien est le résultat d’une interaction complexe entre plusieurs régions cérébrales, des neurotransmetteurs et des hormones. En conséquence, des anomalies dans n’importe quel système de neurotransmetteur auront probablement un impact sur le sommeil et le rythme circadien à plusieurs niveaux.

De la même façon, la maladie psychiatrique résulte d’anomalies dans des circuits qui interfèrent, et dans des systèmes de neurotransmetteurs du cerveau. Beaucoup d’entre eux interfèrent avec ceux qui régulent le sommeil et le rythme circadien. Vu sous cet angle, il n’est pas surprenant que les troubles du sommeil soient courants dans la maladie mentale, ou que la perturbation du rythme biologique puisse aggraver une santé mentale précaire. On retrouve, de façon très significative, beaucoup de problèmes de santé imputables à la perturbation du sommeil dans la maladie mentale, mais ils n’ont presque jamais été directement reliés à cette perturbation.

À la lumière de ces connaissances nous avançons les hypothèses suivantes :
Les gènes liés à la maladie mentale pourraient jouer un rôle dans l’origine et la régulation des rythmes circadiens.
Les gènes qui sont à l’origine du sommeil et des rythmes circadiens et les régulent pourraient jouer un rôle dans la santé et la maladie mentales.

À ce jour un nombre étonnant de gènes qui jouent un rôle à la fois dans les troubles du sommeil et dans la santé mentale a été identifié. Et si la santé mentale n’est pas due à une perturbation du sommeil et du rythme circadien, alors la perturbation du sommeil peut survenir avant un épisode de maladie mentale dans certaines circonstances.

Des anomalies du sommeil ont effectivement été identifiées dans les antécédents de cas de maladie mentale. Nous savons par exemple que des troubles du sommeil surviennent généralement avant un épisode de dépression. Par ailleurs, des individus, identifiés "à risque", en ce qui concerne le développement d’un trouble bipolaire, et de la schizophrénie débutant pendant l’enfance, présentent de façon caractéristique des problèmes de sommeil avant tout diagnostic de maladie.

De telles observations augmentent la probabilité que la perturbation du sommeil et du rythme circadien soit un facteur important dans le diagnostic précoce de cas de maladie mentale. Ceci est très important, dans la mesure où un diagnostic précoce permet une aide précoce. On peut aussi penser que le traitement des problèmes de sommeil actuels aura un impact positif sur la gravité de la maladie mentale. Une étude récente a été menée, au moyen de thérapie comportementale cognitive, dans le but de diminuer les troubles du sommeil chez des patients schizophrènes présentant des délires de persécution. Il a été mis en évidence qu’une meilleure nuit de sommeil était associée à une diminution de pensées paranoïdes ainsi qu'à une réduction de l’anxiété et de la dépression. Les nouvelles données suggèrent donc que traiter les problèmes de sommeil peut être un moyen efficace de réduire les symptômes.

Où cela nous mène-t-il ?

Il est maintenant on ne peut plus clair que les troubles du sommeil dans la maladie mentale ne se résument pas à ne pas pouvoir dormir à une heure appropriée, mais sont un facteur qui exacerbe ou cause de sérieux problèmes de santé.

Comprendre la nature des troubles du sommeil dans la maladie mentale, et développer des thérapies basées sur des preuves factuelles en utilisant des thérapies comportementales cognitives, des expositions à la lumière chronométrées de façon appropriée ainsi que quelques nouvelles substances prometteuses pour stabiliser les rythmes circadiens est un objectif majeur du travail actuellement mené à Oxford.

Il est temps que nous commencions à prendre au sérieux l’importance du sommeil dans tous les secteurs de la société, et particulièrement dans la maladie mentale.

Traiter les problèmes de sommeil dans la maladie mentale n’améliorera pas seulement la santé et la qualité de vie d’un nombre incalculable de personnes et de leur personnel soignant, cela aura aussi un impact massif sur l'économie de la santé.

Auteur : Russell FOSTER          Professor of Circadian Neuroscience , University of Oxford

source : https://theconversation.com/why-sleep-could-be-the-key-to-tackling-mental-illness-50102

Photo de Jey

Sÿndaô sommeil de bébé

Conseils pratiques pour aider son bébé à dormir

Aider son bébé à dormir avant 12 mois

Une bonne acquisition du sommeil est indispensable pour le développement de chaque enfant et le bien-être de toute la famille.

Il s’agit cependant d’un apprentissage progressif, car le sommeil du bébé met du temps à se structurer et se caler sur des cycles réguliers jour-nuit (cf Comment s'organise la mise en place du sommeil d'un bébé).

Période entre toutes exigeante pour les parents, elle génère fatigue, lassitude et parfois incompréhension lorsque l’installation du sommeil se heurte à des difficultés répétées, au-delà des premiers mois d’ajustement classiques (cf Les perturbateurs du sommeil de l'enfant jusqu'à 12 mois).

Que faire pour aider son enfant à installer au plus tôt un sommeil de qualité ?

Aider à installer son cycle jour/nuit

A la naissance, l’horloge interne du bébé n’est pas suffisamment mature pour discerner le jour de la nuit. Pour aider à la mise en place des rythmes circadiens, il est intéressant d’exposer votre bébé dès que possible à la lumière du soleil. La lumière est en effet un donneur de temps majeur pour le nouveau-né, qui lui permettra, si l’exposition est régulière et avant 16 heures en période néonatale, de s'endormir plus vite la nuit. Il importe aussi de faire dormir votre bébé dans le noir complet la nuit, et au jour ou dans la légère pénombre au cours de la journée.

Chez l'enfant un peu plus grand, le point fondamental est la régularité de l'heure du lever. Par ailleurs, il importe d’éviter de lui faire regarder la télévision le soir avant de s’endormir, la lumière bleue-violette produite par les écrans retarde l’horaire d’endormissement et peut de plus contribuer à créer un état nerveux qui nuit à la qualité et la régularité du sommeil.

L'activité sociale est un autre donneur de temps. C'est pourquoi il est bon d'associer votre nourrisson dans le cadre de vos activités le jour (ou ne pas le couper des bruits de la maisonnée), si elles ne compromettent pas outre mesure sa capacité à se reposer. Puis de caler progressivement l’heure des repas, du coucher et du lever, quand l’enfant est suffisamment grand pour supporter de plus longues périodes sans avoir à s’alimenter.

La musicothérapie vibratoire favorise la régulation de l'horloge circadienne interne, permettant à l’organisme de retrouver naturellement le sommeil. Par son effet calmant, elle renforce la qualité de la récupération.

Pour prendre RDV afin d'aider votre enfant à synchroniser ses rythmes et retrouver le sommeil, cliquez ici.

Adopter un rythme de vie régulier donnant de bonnes habitudes de sommeil

La régularité du rythme de vie crée un cadre stable et rassurant pour l'enfant, qui facilite l'acquisition du sommeil et renforce sa capacité à s'autonomiser et à être seul ultérieurement. Parfois contraignante pour les parents, cette structuration est néanmoins essentielle au bébé, parce qu'elle le soutient dans les importants changements qu'il traverse au cours de son développement.

Ce rythme s'adapte à l'âge et aux besoins de chaque enfant.

Parmi les bonnes habitudes qui permettent d'apprendre à bien dormir :

- privilégier une alimentation de votre enfant au cours de la journée, pour éviter qu'il ne ressente la faim la nuit. N'allez pas cependant jusqu'à le réveiller pour cela ! De même, veillez à ne pas trop le nourrir le soir pour le pousser à plus dormir la nuit, car, comme pour l'adulte, la suralimentation avant de se coucher ne favorise pas un sommeil de qualité.

- être actif la journée et consacrer la nuit au repos. Eviter ainsi de sortir régulièrement avec votre bébé le soir dans des endroits inadaptés (bruyants, enfumés, inconnus, etc.). Cela retarde son endormissement, ne procure pas un sommeil récupérateur et peut aussi favoriser un état nerveux qui rend son endormissement ultérieur plus difficile, même dans de bonnes conditions.

- instaurer un rituel du coucher avec des activités calmantes, 20 minutes au moins avant de mettre votre enfant au lit, afin d'organiser une transition suffisante entre la phase d'éveil et de repos. (Ex : un bain, une berceuse, une histoire, etc.).

- coucher l'enfant au début d'un cycle de repos pour faciliter son endormissement. Pour cela, repérez les signes du début de cycle : se frotter les yeux, sucer son pouce, bailler ou être excité, etc. Chez les enfants avant 12 mois, ces signes peuvent apparaître dès18h. Quand se manifestent des troubles importants du sommeil, privilégier le coucher au début du cycle, même si cela semble tard ; puis coucher votre enfant progressivement un peu plus tôt chaque jour.

- aménager un espace agréable uniquement destiné au repos, dans un environnement rassurant, avec des objets connus, suffisamment osbcur et à température adaptée (19-20°C)

Aider l'enfant à développer ses propres ressources pour trouver le sommeil

Progressivement, il est intéressant de développer chez votre enfant la capacité à être seul, qu'il pourra mobiliser s'il se réveille la nuit. C'est en effet en acquérant la capacité à être seul durant quelques minutes d'abord, puis de plus en plus longtemps dans la journée, qu'il pourra rester dans son lit sans appréhension et se rendormir seul la nuit entre deux cycles de sommeil.

Pour renforcer son autonomisation, il est souhaitable en complément :
- d'installer votre enfant quand vous le sentez prêt dans sa propre chambre ;
- de dédier un coin destiné au repos pour l'enfant (décoré d'objets familiers, peluches, mobiles, etc.) ;
- de lui apprendre à développer les moyens de se tranquilliser seul ;
- de mettre l'enfant encore éveillé dans son lit pour l'habituer à s'endormir seul ;
- d'éteindre la lumière la nuit ;
- d’attendre un peu quand le bébé pleure la nuit, pour lui laisser la possibilité de se rendormir seul. Sinon, rassurez-le en lui parlant et/ou en le caressant. Il conviendrait de ne pas le nourrir ni le sortir du lit.

Malgré cela, il se peut que les troubles persistent, notamment entre 9 et 12 mois. La raison peut se trouver ailleurs, par exemple dans les difficultés que peuvent rencontrer les parents : deuil, séparation, perte de travail, ou des changement de mode de garde, etc.

Il importe alors en tant que parents de travailler sur la gestion de son stress et sur sa confiance dans sa capacité à aider votre enfant. Une séance de musicothérapie vibratoire peut aider à passer le cap.

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Sÿndaô

Les troubles du sommeil du nourrisson jusqu’à 12 mois

Aider son bébé à faire ses nuits

Le sommeil d'un bébé avant 12 mois s'organise progressivement autour de deux facteurs : la mise en place de son horloge interne, qui lui permet vers trois mois de distinguer un temps d'activité diurne et de repos nocturne, ainsi que la maturation et l'allongement de ses cycles de sommeil (pour plus d'information, article du blog sur le sujet).

Le temps total de récupération sur cette période évolue assez peu (de 16 à 14h en moyenne), les changements permettant essentiellement d'allonger le temps de sommeil la nuit.

Cependant, cette installation du sommeil peut rencontrer des difficultés d'origine diverses. Concernant les véritables troubles du sommeil, ils n'apparaissent qu'à partir de 6 mois, et doivent réunir un certain nombre de conditions.

Comment les repérer ?

L'adaptation de l'horloge interne du bébé

Les pleurs de 18-19h

Très impressionnants, ils inquiètent les parents par leur intensité. Les médecins consultés ne trouvent cependant généralement rien de grave.

Selon Sommeil et médecine générale, ce phénomène est  physiologique, et correspond à des phases d'excitation nerveuse. Ils peuvent notamment apparaître quand le nourrisson passe du sommeil en libre cours à un rythme biphasique essentiellement nocturne. Cette transition chronobiologique peut occasionner des dettes  de sommeil et donc une agitation nerveuse.

Si l'on s'en réfère aux études sur le sommeil d'un bébé, très vite, l'heure d'endormissement nocturne se dessine vers 18h. 

Les coliques du bébé

Parmi les facteurs expliquant les coliques du bébé, Sommeil et médecine générale évoque un décalage des horloges internes du sommeil du bébé.

Une mauvaise installation des rythmes de sommeil lié à la difficulté pour l'enfant de mettre en place son horloge interne occasionne divers dysfonctionnements, dont celui de la fonction digestive.

Ces coliques peuvent ainsi être le signe qu'une synchronisation des rythmes de l'enfant est nécessaire. Dans ce cadre, la musicothérapie vibratoire installe cette synchronisation favorisant le sommeil et le rétablissement des fonctions digestives normale d'un enfant.

Les perturbateurs classiques du sommeil de l’enfant  à partir de 6 mois

Même après l’ajustement de l’horloge biologique, des moments particuliers de l’évolution de l’enfant peuvent perturber son sommeil au-delà de 6 mois :

- l’angoisse de la séparation

Avec le développement cérébral du bébé, celui-ci prend conscience de ses émotions et de son attachement à ceux qui s’occupent de lui. Cela peut expliquer pourquoi certains enfants passent par une période où l’endormissement initial ou nocturne est temporairement plus difficile.

- l’excitation liée aux nouveaux apprentissages

Elle favorise la nervosité et allonge la durée du temps d’éveil.

- les problèmes physiologiques (douleurs)

Infections diverses (otite, urinaire, respiratoire, etc.), parasites, fièvre, reflux, allergie au lait de vache, les poussées dentaires, avec des difficultés d’endormissement situés en en amont et en aval de la crise

- les facteurs environnementaux ou comportementaux

Cependant, la plupart des problèmes du rythme de sommeil de l’enfant au-delà de 6 mois sont causés par des facteurs environnementaux ou comportementaux (France et Blampied, 1999).

L’enfant est soit soumis au stress et à l’anxiété liés à des événements de vie (déménagement, deuil, etc.) soit à des comportements et une organisation qui ne favorisent pas le sommeil (non respect du rythme naturel de l’enfant, environnement matériel, psychique et affectif insuffisamment stable ou adapté à l’enfant, etc.)

C’est dans ce cadre qu’il importe parfois en tant que parent de prendre de nouvelles habitudes ou d’adapter son comportement pour aider à stabiliser le sommeil de son enfant.

Renforcer la stabilité de l'environnement de votre enfant lui donnera les fondements d'un bon sommeil.

Les signes de troubles du sommeil de votre enfant

Les troubles du sommeil les plus courants sont les difficultés d'endormissement et les réveils multiples et, à un degré moindre, les terreurs nocturnes, les cauchemars et le somnambulisme.

On ne parle de véritables troubles du sommeil qu'après l'âge de 6 mois, quand l’enfant :
- se réveille deux fois par nuit minimum
- sur un temps égal ou supérieur à 20 min
- réclamant la présence des parents
- sur 4 à 5 nuits sur 7
- depuis au moins trois mois.

N’oubliez pas cependant de vous faire confiance et de vous fier in fine à votre instinct pour tout ce qui concerne votre enfant.

Si vous sentez que la mise en place des rythmes circadiens de votre enfant tarde sans raison apparente, il serait intéressant de synchroniser votre enfant à son environnement par une séance de musicothérapie vibratoire.

sommeil dessin d'Aude Laurenceau

Conseils pratiques pour un sommeil de qualité

Le sommeil est bien plus que du repos, car toute notre chronobiologie (organisation de nos fonctions biologiques dans le temps) dépend de sa qualité (cf Pour un sommeil récupérateur).

Pour maintenir la synchronisation de nos rythmes et les conditions d’un sommeil récupérateur, il importe de prendre en compte au mieux les facteurs qui stabilisent la durée et la qualité du sommeil (= donner au cerveau les informations nécessaires pour préparer l'organisme à sa phase de récupération) en les adaptant aux besoins de chacun (chronotypes).

Il s'agit ainsi concrètement  :

- d'organiser sa vie pour respecter au mieux ses rythmes biologiques

La priorité : déterminer ses besoins de sommeil.
Nous avons tous des rythmes biologiques distincts, qui évoluent avec le temps. Pour déterminer la durée et la période idoines (son chronotype), il est conseillé de tenir, idéalement dans un cadre sans contraintes (vacances, etc.), un carnet de sommeil (modèle d’agenda de sommeil élaboré par l’Institut National de la Santé et de la Vigilance Agenda-sommeil). L’idée est d'identifier nos besoins physiologiques réels, en ménageant ensuite une adaptation saisonnière : nous avons plus besoin de récupération en hiver qu’en été. Et de prêter attention aux signes du sommeil (paupières lourdes, étirements, bâillements, etc.)

Puis, caler en fonction du résultat des heures régulières de coucher et surtout de lever.
S’y tenir et déterminer pour ceux qui le souhaitent le nombre d’exceptions gérables par notre organisme. L’important est de se respecter dans la durée.

Etre actif physiquement dans la journée.
Plus l’activité physique est régulière et adaptée, plus la synchronisation des rythmes l’est également.

- de gérer son exposition à la lumière 

S’exposer à la lumière extérieure le matin et/ou à l'heure où le soleil est le plus haut (notamment en hiver) renforce la synchronisation de nos rythmes biologiques (cf article sur la dépression hivernale) ; à l'inverse, il est préférable de dormir dans un environnement totalement obscur, car mêmes fermés, nos yeux perçoivent la luminosité.

Eviter de visionner des écrans le soir.
L’exposition à la couleur bleue/violette qu’ils produisent retarde les horaires d’endormissement, par une inhibition de la production de la mélatonine et l’activation des centres cérébraux de la vigilance. Pour limiter ce phénomène (mais sans l’éliminer totalement…), il est possible d’installer un filtre lumineux : des applications comme "F.lux" (gratuite) permettent de régler la luminosité de l'écran et sa composition en fonction du moment de la journée. A aussi été créée une nouvelle génération de lunettes, traitées pour limiter l’impact de cette lumière bleue et indiquées notamment pour les enfants et les personnes aux yeux clairs.

- de se préparer au sommeil

Aménager un espace propice au sommeil : une chambre fraiche (18-19°c), aérée, et sombre.

Dîner léger, en limitant l’alcool, les protéines et les graisses, à prendre au minimum deux heures avant le coucher.

Eviter les stimulations physiques, intellectuelles et visuelles une à deux heures avant de se coucher.

Se créer des rites d’endormissement personnels : tisanes, douches ou bains chauds, musique douce, relaxation, lecture, etc. Les jeux vidéo ne sont pas des activités relaxantes, ils permettent uniquement de fixer l’attention sur un objet précis.

Veiller aussi à avoir les pieds et membres inférieurs chauds : cela permet d’équilibrer la circulation sanguine au dépens du débit cérébral, ce qui est souhaitable en fin de journée pour éviter de penser en boucle !

Pour prendre rendez-vous, contacter le secrétariat.

Après une séance, le repos préférable ?

Après une séance, il nous est très souvent demandé  :

Est-il préférable que je me repose ou puis-je repartir travailler ?
Après une séance, il y a un temps d'ouverture à vous-même et de sensibilité corporelle; pour vous respecter, nous vous demandons de ne pas faire de travaux de force, de travaux générateurs de vibrations mécaniques, telles que celles d'une tondeuse ou d'une perceuse, de ne rien porter de lourd, de ne pas prendre de bain de mer ou dans un jacuzzi (oscillations aqueuses), de ne pas aller dans des lieux trop bruyants ou à un concert.
L'idéal est effectivement de vivre à un rythme calme,"rosiner" dit-on en Gallo, voire de vous reposer pour vous laisser le temps d'accueillir et d'intégrer ce qui vient de se passer, prendre ainsi les informations des modelages vibratoires. 
Prolongez ce temps pour vous, offrez-vous du temps pour ressentir. Ne reprenez pas un rythme habituel fait de stress et de rapidité afin d’accompagner vos sensations d’une détente profonde.
Woman at home
Oui, mais si je ne peux pas faire autrement que de repartir travailler ?
Alors, organisez-vous à l'avance pour que cette reprise se fasse doucement, sans réunion si possible. Profitez d'être sur votre lieu de travail pour vous observer, prendre du recul avec vos processus, vous questionner - comment fais-je habituellement pour "repartir" dans un rythme stressant ? ou, quelle est la cause de mon stress ?
Et d'ailleurs, vous - là-maintenant - que sentez-vous de juste et bon pour vous ??

Voici une réponse qu'aurait pu faire un praticien Sÿndaô®.

Un effet, en combien de temps ?

Il nous est souvent demandé, "en combien de temps puis-je espérer un effet ?"
A cette question, voici notre première réponse :

Au début d'une séance Sÿndaô®, il est important de prendre en compte votre demande et les indices de déséquilibres, puis nous mettons en œuvre tous les moyens que nous connaissons pour vous accompagner à résoudre vos difficultés.
Néanmoins nous sommes des êtres vivants complexes.
Pour certains peut-être trouvera-t-on, tout de suite, la solution aux symptômes inventoriés, pour d'autres nous résolvons ensemble, par la synchronisation, certaines difficultés, mais il est possible que nous découvrions sur notre route, pour obtenir une mise en phase de votre chronophysiologie, qu'elles masquaient d'autres désordres et ne faisaient que signes. C'est un pas vers la découverte de soi.

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à lire les pages du site en cliquant ici puis à nous contacter, s'il vous reste des questions, nous nous efforcerons d'y répondre sur ce blog.

Diapasons et méridiens

Est-ce vous qui avez associé diapasons et points d'acupuncture ?

Historique

A ma connaissance, le premier livre, paru en 1966, qui associe la médecine traditionnelle chinoise et les diapasons est celui du Dr Lamy qui a conceptualisé "la phonophorèse". Ce dernier a lié systématiquement un diapason d'une fréquence spécifique avec un point d'acupuncture particulier. Sachant que sont répertoriés environ 650 points, sa méthode était complexe. Dans les années 1985, Fabien Maman l'a simplifiée et limitée en associant une fréquence sonore par catégorie de points d'acupuncture "les points shu antiques", couplés aux cinq éléments, qui se situent en dessous du genou pour les membres inférieurs et en dessous du coude pour les membres supérieurs. Quelques années plus tard, il a ajouté les points du "méridien gouverneur" le long de la colonne vertébrale. Nous pouvions utiliser, ensemble, deux diapasons différemment étalonnés entre 240Hz et 440 Hz.

Apports

Malgré tout, cela faisait utiliser plusieurs diapasons au cours d'une même séance. Or la pensée chinoise véhicule les notions d'unicité et de singularité. Après plusieurs années de pratique clinique et de recherche, j'utilise dorénavant un diapason et un seul pour la même personne au cours d'une même séance. Cette notion de "grande unicité" m'a amenée à devenir moi-même en quelque sorte "uniciste".

De plus, au cours  des recherches que j'ai mené auprès de physiciens spécialistes des fluides, j'ai fait faire des diapasons de plus en plus graves. Aujourd'hui nous utilisons des diapasons étalonnés entre 38 Hz et  60 Hz pour les adultes et entre 60 Hz et 120 Hz pour les enfants de moins de 8 ans.

consultation Sÿndao Musicothérapie Vibratoire

« Comment ça marche » ?

A quoi reconnaît-on que "ça marche" ?

Comment reconnaître qu'une thérapie aussi subtile que la musicothérapie vibratoire a un effet sur votre confort, votre mieux être, votre bien être au quotidien ?

Voici une question que l'on se pose fréquemment, et nous avons ici recueilli les propos des praticiens Sÿndaô® et les réponses formulées par leurs patients.  Plusieurs tendances :

Le ressenti

Il y a ceux ou celles qui ressentent à l'intérieur d'eux des différences, que celles-ci soient d'ordre physiologique ou psychique. Ces nouvelles sensations peuvent aller de la détente à une sensation de calme, de sérénité, de stabilité intérieure. D'autres vont parler de diminution de leurs troubles musculo-squelettiques, d'une meilleure sensation de leur organisme, d'une meilleure concentration.

Indices d'observation :           

Avec soi-même

  • "Je me sens si vivant.e,
  • Je me sens plus en forme,
  • J'ai retrouvé  l'énergie d'avant mon opération,
  • Je me sens comme rassemblée,
  • Je ne me jette plus sur la nourriture,
  • J'ai des menstrues régulières,
  • Merci, je suis enceinte,
  • Je dors, profondément, comme un bébé,
  • Je me sens plus légèr.e, et pourtant je me sens plus ancré.e,
  • Je ne tombe plus,
  • Je ne suis plus malade dans le train,
  • Je ne perds plus mes cheveux,
  • Je n'ai plus mal."

Avec le monde extérieur

Il y a ceux ou celles qui se rendent compte qu'ils réagissent au monde extérieur autrement.

C'est dans leur relation au monde externe qu'ils peuvent constater leur mieux-être. Ces personnes vont plutôt parler de meilleure récupération face au stress, de plus d'aplomb et d'affirmation de soi, de réactivité ou au contraire de prise de recul avec plus d'objectivité, d'une meilleure pertinence et même d'efficacité.

Indices d'observation :

  • "Je ne gueule plus,
  • En réunion on m'écoute,
  • Je me sens plus les pieds sur terre et je suis plus attentif à ce qui m'entoure,
  • Je ne m'énerve plus quand je fais la queue dans un magasin,
  • J'ai pris du recul face à ma charge de travail et je gère mieux mon stress,
  • Je cerne plus les priorités et je m'organise mieux,
  • La maitresse est contente, mon fils est plus calme."

A travers les sens

Il y a ceux ou celles dont les sens sont optimisés.

Indices d'observation :

  • "Je vois mieux,
  • Je vois les couleurs plus nettes,
  • Je distingue les couleurs,
  • Je perçois la musique différemment,
  • Lorsque je travaille mon instrument, je perçois ses effets en moi,
  • Je gère mieux ma faim."

Et vous ? comment vous sentirez-vous après vos séances de musicothérapie vibratoire ?

Prenez contact avec nos Centres de Recherches Sons et Couleurs pour un rendez-vous.

cordes rebec Syndao

Modelages vibratoires

Les Modelages Vibratoires Sÿndaô® accompagnent et soutiennent la chronophysiologie. Ils ont pour but de relancer le mouvement, l'oscillation, de mettre en phase les différents rythmes biologiques de nos organes.
En effet, les vibrations solidiennes des diapasons vont par compression de l'espace dans lequel elles se propagent permettre de relancer par stimulation, le système d'auto-régulation de notre corps.
Après des recherches avec des spécialistes du son, Les Modelages Vibratoires sont produits par des diapasons à fréquences étalonnées entre 30 et 60 Hertz pour les adolescents et les adultes. entre 65 Hz et 120 Hz pour les jeunes enfants.

La Pallesthésie

Un petit récit, ici,  vaut mieux qu'une longue explication théorique.

Lors d'une première séance, je pose un diapason sur le gros orteil d'un garçon de huit à 10 ans.
– Vous faites quoi ?
– Comme je vous l'ai montré, je pose un diapason sur votre gros orteil.
– Oui, mais vous ne m'aviez pas dit qu'il entrerait dans ma jambe.
– Ce n'est pas le diapason qui pénètre dans la jambe, c'est la vibration du son qui se propage le long des os, des muscles, et que vous ressentez par les nerfs. [Ressentir cela s'appelle la pallesthésie.]
– C'est bizarre… Cela fait Tut…Tut…Tut… Et cela monte jusque dans la cuisse (Puis après un petit temps de silence)
Ha! C'est un peu comme le thé noir de maman qui se diffuse dans l'eau chaude, cela va partout.

La séance Sÿndaô® a pu continuer sans autre parole.